Le monde grec du VIII°siècle
La vie de relations des grecs a repris sur le modèle
des phéniciens. Ainsi, ils ont noué des liens avec Chypre,
mais aussi en Syrie Mineure, à Almina, qui fut fondée par
les Eubéens vers 800 à l'embouchure du fleuve Oronte.
Au VIII° siècle, les échanges
ont repris entre Corinthe et l'Italie. On sait que les grecs sont allés
jusqu'en Espagne, royaume de Tartessos (Andalousie). Les échanges
avec l'Occident ont donc précédé la colonisation.
Toutes les données ont été centralisées à
Delphes, sancture palhellénique d'Apollon (consultation de la Pythie).
On trouve de nombreux objets orientaux dans les tombes
grecques: le VIII° siècle marquant l'apogée du monde
phénicien.
L'écriture réapparait avec l'alphabet
phénicien. Cependant, il n'y eut pas de facteur d'universalité
pour les grecs, puisqu'il y eut différentes façons d'écrire
le grec. Il n'y eut pas d'unification grecque grâce à l'écriture.
Est-ce qu la Phénicie a apporté l'idée
de Cité-Etat aux grecs? La Phénicie était composée
de petites communautés, avec une ville dominante; chaque ville était
indépendante par rapport aux autres. Le pouvoir y fut d'abord entre
les mains d'une royauté aristocratique, puis entre celles d'un Conseil.
Donc la Cité-Etat vient peut-être de
Phénicie qui se différenciat des grands empires avec maîtres
et esclaves.
les grecs du VIII° siècle et leur passé
Pour les grecs, les poèmes homériques sont l'image des âges mythiques, des héros. Dans la description des armes, comme le fameux casque d'Ulysse, en dents de sanglier. Les grecs ont sous les yeux les ruines de Mycènes, de Tyrinthe. Ils pratiquaient des cultes funéraires autours des tombes des chefs: après canonisation, ces chefs deviennent des immortels. Le culte des grands morts et de leurs reliques précède celui des dieux, et enracine des populations (qui étaient jusque là plus ou moins nomades). Les morts fixent les vivants.
Cet âge mythique est marqué par le mélange
des mortels et des dieux. Les héros sont demi-dieux, et les dieux
prennent part aux affaires humaines.
Homère, puis à la fin du siècle
Hésiode, chantaient ces héros, et mettaient donc en place
une vériatble théologie (mais sans religion écrite
comme dans le christiannisme). Chez Hésiode, il y a le temps des
dieux, puis celui des héros, enfin celui des hommes. Les textes
d'Homère et d'Hésiode sont l'aboutissement d'une tradition
orale, qui se passe de génération en génération
depuis des siècles, d'où l'évolution des dieux.
aux origines de la cité, la grande révolution politique
Les poèmes homériques nous révèlent
une rupture radicale dans le domaine politique. La royauté homérique
se différencie des palais mycéniens. C'est un monde instable
de petites chefferies, une société inégaliatire.
On ne croit qu'il s'agisse de sociétés
pastorales, dominées par des big-men (comme en Malaisie). Au centre
de la société, c'est l'okoïs. Il y a des échanges
par le système du don et contre-don, ainsi que des mariages avec
des cadeaux. Le chef est à la tête d'un réseau, ce
qui lui permet de dominer la micro-région. Le pouvoir est tempéré
par l'aristocratie. L'essence de ce pouvoir est publique (mais si on est
encore loin de la démocratie), avec un conseil et une opinion publique.
Le monde homérique est donc non pas le monde mycénien, mais
ou les dark ages, mais le monde Homère, c'est-à-dire le VIII°
siècle.
Un mot nouveau apparaît chez Homère,
qui était inconnu à l'époque du linéaire B:
AGORA. Les hommes vivent sur la place. Ce mot d'agora, place, a ensuite
désigné l'Assemblée, et est donc devenu un terme politique.
La politique en effet, ne se fait pas au fond du
palais, mais en publique, sur la place. Le roi débat contradictoirement
sur l'agora. A côté de la maison du chef avec son hall, il
y a donc l'agora en public.
Dans l'Iliade, il y a une agora des soldats, où
ils sont informés sans qu'ils puissent discuter. Dans l'Odyssée,
les mythiques Phéaciens ont des assemblées, où chacun
peut prendre la parole; il en est de même à Ithaque. Mais
cette assemblée n'est pas souveraine, juste consultative.
Il y a bipolarité entre le chef et le peuple.
C'est l'invention de la politique.